Du même bois
Du même bois de Marion Fayolle (premier roman de cette autrice illustratrice de BD et de livres pour enfants) est écrit dans le même pétrin qu’un Giono. C’est le récit de la mort d’une ferme du plateau ardéchois. De ses vaches, de ses chiens, de ses poules faisanes, et du pépé qui perd la mémoire pour ne pas comprendre ça, de la gamine qui ressemble à la mère qui ressemble à la mémé mais qui ne veulent pas être comme elle, de l’oncle et de la tante qui essaient de faire tourner la ferme encore, du frère fou du pépé qui ne sert à rien, et des « petitous » qui vivront ailleurs. Remarquable récit sur le désarroi du monde agricole d'aujourd’hui.
Sous la menace
Sous la menace de Vincent Almendros (auteur d’Un été) se déroule le temps d’un week-end à la campagne chez les grands parents. Une campagne de néo-ruraux. Il y a une ferme au loin avec un cheval. On va s’y balader à vélo. Il y a deux adolescents de 14 et 11 ans. Un gars, une fille. L’histoire est racontée par l’adolescent. La menace est celle d’une exclusion de son collège au retour du week-end. C’est aussi toute l’agressivité qui l’habite et qui est liée à la mort de son père. Puis arrive le cheval « d’une démarche pesante et résignée ». Un bref et touchant récit.
Foudroyant !
Un texte qui marque, qui foudroie. Pierric Bailly raconte l'histoire d'un berger prêt à partir s'installer avec sa compagne à la Réunion. Et en même temps, il retrouve la femme d'un ex-ami emprisonné pour meurtre en attente de son procès en assises. Foudroyé par un amour passionnel, et hésitant sur la suite à donner à sa vie, il tente un temps de vivre avec l'une et avec l'autre avant de faire un choix.
Par son style, par ce personnage ambigu, complexe, humain et donc faible, Pierric Bailly nous laisse au bout du chemin sur une crête, foudroyé.
Bravo !
secret de famille
Une histoire de secret de famille et de ses non-dits, de ses petites lâchetés qui, parfois, sans bruit, brisent des vies. Magnifique et émouvant.
Entre les cuisses de torrents telluriques
L'ensemble aurait pu s’appeler L'origine du monde.
Il fut intitulé La Grande Beune du nom d'un torrent de fiction affluent de la Dordogne. Il est affublé aujourd'hui d'une seconde partie Le Petite Beune. Les deux cuisses de torrents telluriques sertissant "une grotte toute blanche".
Car dans les année 60, un jeune instituteur prend son premier poste dans un village du Périgord. Il loge chez Hélène où croise une faune semi-barbare. Les dimanches et pour les vacances, Maud, sa petite amie bien charmante, lui rend visite. Lui n'a d'yeux que pour Yvonne la buraliste, beauté hottentote, enfantée par les grottes pariétales.
Nous en étions là depuis 96 et puis Pierre Michon remet sur le métier son ouvrage. Il fait des héros mythologiques des rigolos, il karchérise tout ça, et, à l'aveugle, s'enfonce puissamment entre Les deux Beune.
C'est magique, fulgurant. A lire absolument.