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Les nouveautés février 2021

Essais

Des chasses aux sorcières au féminicide

La Fabrique

15,00

Cet ouvrage tente de rassembler en quelques chapitres les grands enjeux soulevés par Silvia Federici autour de la notion de sorcières et de chasse aux sorcières. Le public a connu (et reconnu) Federici à travers son magnum opus de recherche historiographique intitulé Caliban et la sorcière. Cet intérêt s’explique à la fois par la diversité des questions soulevées par l’autrice et par leur importance actuelle dans le débat public : en tournant notre regard sur les inquisiteurs du Moyen-Âge, Federici nous parle de la domination des femmes, de la genèse du capitalisme et du travail salarié, mais aussi de la privatisation des communs et de la destruc- tion de la nature.
Cette théorisation n’a pas manqué de soulever des questionnements et des critiques, auxquelles Federici répond ici avec une grande pédago- gie, ce qui lui permet de mettre en avant des éléments particulièrement saillants de son récit : non seulement le fait qu’en Angleterre, la carto- graphie des enclosures se superpose aisément avec celle des procès en sorcellerie; mais en outre, l’autrice souligne les transformations requises par le capitalisme dans notre rapport à la nature, au corps, aux animaux, à la magie. Les sorcières étaient les femmes qui (guérisseuses, avorteuses, entourées d’animaux) développaient un rapport à la nature, au langage, au corps et à la sexualité qui subvertissait d’emblée l’exigence rationalisatrice, médicale et étroitement techno- logique de la grande modernisation capitaliste.
Mais il ne s’agit pas que d’histoire : l’autrice propose également de disséquer le retour funeste de la chasse aux sorcières dans certains pays africains ou en Inde. Sans s’en tenir à une lecture religieuse ou idéologique des conflits, elle situe l’origine de cette résurgence dans la grande mutation ayant affecté les mondes agricoles dans les pays en sous- ou mal-développement.
Cet œuvre de Federici se situe la croisée des nouvelles radicalités contemporaines, du renou- veau féministe aux autonomies (ZAD, habitats collectifs, coopératives) jusqu’à l’écologie radicale.


10,00

«?Sommes-nous encore en démocratie?? Aujourd'hui, le fait même de poser la question est jugé indécent?: les citoyens n'ont aucune raison de se plaindre, eux qui vivent librement, ne sont pas en dictature. Elle paraît même suspecte, comme si s'interroger sur l'état de notre modèle démocratique signifiait en imposer un autre, autoritaire. Voilà à quoi est réduit le débat en France?; la juste mesure est la chose au monde la moins bien partagée.  Face à la crise sanitaire et économique, notre vieille démocratie a certes tenu. Mais on ne mesure pas assez la défiance des peuples, comme si à aucun moment il ne fallait envisager qu'elle pût s'expliquer par le fait que ce serait la démocratie qui aurait joué contre eux. Dès lors que la révolte populaire, dont les Gilets jaunes ont constitué une première manifestation, a éclaté, nous ne pouvons ignorer la crise de la représentation que traverse notre pays?; et devons lancer une révolution raisonnable, pour faire tomber les nouvelles Bastille.?» Natacha Polony


Mon journal

Arthaud

19,90

Intellectuel engagé ou écrivain dégagé ? Est-ce qu'on choisit ? En 1936, le célèbre et sulfureux André Gide soutient la révolution soviétique. Le Parti communiste l'invite en URSS, espérant qu'il fasse la publicité du régime. Gide accepte, et séjourne deux mois en Union soviétique, accompagné de cinq autres écrivains : Pierre Herbart, Eugène Dabit, Louis Guilloux, Jef Last et Jacques Schiffrin. Mais rien ne se passe comme prévu, et dès son retour en France, Gide publie Retour de l'URSS, dans lequel il dénonce le stalinisme naissant.Fille d'un poète communiste, petite-fille d'émigrés russes, je remonte le temps et fais à mon tour le voyage. Je compare les souvenirs des uns et des autres, j'interroge les miens, et j'essaie de comprendre. Pourquoi Gide a-t-il été si peu écouté ? Pourquoi tant d'écrivains ont-ils choisi de se taire ? L'appartenance à une minorité sexuelle est-elle une arme de discernement ? Pourquoi mon père est-il resté si longtemps communiste ?Traversée des mémoires, visite aux fantômes, descente en rappel au fond du puits de mon âme, chevauchée dans ma bibliothèque, ce livre est le journal d'une expédition intime, politique, et littéraire, au coeur brûlant du xxe siècle.


Sa nature et sa position dans le monde

Gallimard

35,00

Arnold Gehlen (1904-1976) est l'un des protagonistes majeurs, à côté de Max Scheler et de Helmuth Plessner, de l'anthropologie philosophique, vaste courant encore méconnu qui a traversé le XXe siècle en dialoguant avec la plupart des écoles philosophiques et sociologiques allemandes, de la phénoménologie à l'école de Francfort. Son maître-ouvrage "L'Homme", paru en 1940, est considéré comme l'un des trois livres fondateurs de ce courant, à côté de" La Situation de l'homme dans l'univers", de Scheler (1928) et des "Degrés de l'organique et l'Homme", de Plessner (1928). Il interroge la place spécifique de l'homme comme organisme vivant dans la nature, selon une approche qui croise les sciences de son temps, la tradition philosophique de l'idéalisme allemand et le pragmatisme américain. Le concept de l'homme comme "être déficient", biologiquement inadapté, met en relief sa constitution physique particulière, ouverte au monde, par contraste avec la morphologie de l'animal, corrélée à son milieu naturel. L'homme, cet orphelin de la nature, survit en compensant ses déficiences biologiques initiales par l'action, laquelle lui permet d'élaborer une "nature artificielle". Cette anthropologie de l'action débouche sur une théorie des institutions que Gehlen allait développer par la suite et dont il propose une première esquisse dans ce livre.


Préserver la biodiversité, un impératif pour la santé planétaire

La Découverte

20,00

« Voir un lien entre la pollution de l’air, la biodiversité et le Covid-19 relève du surréalisme, pas de la science ! », affirmait Luc Ferry en mars 2020, fustigeant les écologistes qui « confondent crise sanitaire et crise environnementale dans un but de récupération politique ». Voilà un philosophe bien mal informé. Car depuis les années 2000, des dizaines de scientifiques internationaux tirent la sonnette d’alarme : les activités humaines, en précipitant l’effondrement de la biodiversité, ont créé les conditions d’une épidémie de pandémies de maladies infectieuses et non transmissibles.

C’est ce que montre dans cet essai rigoureusement documenté Marie-Monique Robin, qui y rassemble pour la première fois les informations issues de nombreux travaux scientifiques et d’entretiens inédits avec une trentaine de chercheurs. Informations jusqu’alors largement ignorées des politiques et des médias, du fait notamment de la balkanisation des connaissances entre disciplines spécialisées. En apportant enfin une vision d’ensemble, accessible à tous, elle contribue à dissiper le grand aveuglement collectif qui empêchait d’agir. Car le constat est sans appel : la déforestation, l’urbanisation et les réseaux routiers, l’agriculture industrielle et la globalisation économique ont entraîné une destruction des écosystèmes qui menace la santé planétaire.

Cette destruction est à l’origine des zoonoses, maladies transmises par des animaux aux humains : du virus Ébola au Covid-19, en passant par le SRAS, le Nipah ou Chikungunya, elles font partie des nouvelles maladies émergentes qui se sont multipliées depuis un demi-siècle, par des mécanismes très clairement expliqués dans ce livre. Qui montre aussi pourquoi, si rien n’est fait, d’autres pandémies, pires encore, vont suivre. Ce qui indique par contraste une voie prometteuse : plutôt que la course vaine aux vaccins ou le confinement chronique de la population, le seul antidote à cette menace est la préservation de la biodiversité, impliquant la remise en cause de l’emprise délétère des humains sur les écosystèmes, fruit du modèle économique dominant.