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Jane Austen

Fiona Stafford

Tallandier

  • Conseillé par
    20 octobre 2019

    Ses livres étaient ses enfants

    Dans l'abbaye de Winchester, comté du Hampshire, le visiteur sera peut-être
    surpris de croiser, inscrit en lettres noires sur fond doré, le nom de Jane
    Austen, désignée par les plus grands critiques du XIXème siècle de «
    Shakespeare de la prose », icône des lettres anglaises dont l'œuvre inspire
    aujourd'hui encore auteurs, cinéastes et lecteurs. Si l'épitaphe loue « la
    bienveillance de son cœur, la douceur de son tempérament, les dons
    exceptionnels de son esprit », aucun allusion n'est pourtant faite à son œuvre
    d'écrivaine.

       Née en 1775 et morte dans sa quarante-et-unième année, Jane Austen
    connaîtra de son vivant les bribes d'une renommée à venir, après avoir dédié
    son existence à la littérature à une époque où la fiction littéraire est «
    _tenue pour frivole et même franchement dangereuse_  », où les écrivaines
    préfèrent adopter des patronymes masculins pour espérer voir leur œuvre
    publiée. Jane Austen ne fera pas ce choix. Encouragée par une famille lettrée
    qui reconnaît très tôt son talent, la jeune femme n'a pas trente ans quand
    _Susan_ est accepté par l'éditeur Crosby &Co;, qui n'ira pas, en dépit d'un
    contrat signé et de dix livres sterling versées, jusqu'à la publication du
    roman. «  _En tant que femme célibataire approchant de son trentième
    anniversaire au début du XIXème siècle, Jane Austen commence à concevoir, venu
    de toutes parts, le sentiment d'être indésirable_. » **** Qu'à cela ne tienne
    : la jeune auteure poursuit son travail d'écriture et fait publier en octobre
    1811 par l'éditeur londonien Thomas Egerton _Raison et Sentiments_ , dont le
    succès critique est immédiat, jusqu'à la cour où la princesse Charlotte
    reconnaît compter parmi les admiratrices du  roman.

       La critique n'a cependant pas toujours été laudative, reprochant aux romans
    de Jane Austen une certaine frivolité en décalage avec l'embrasement que
    connaissent à l'époque les sociétés européennes. Comme Fiona Stafford le
    rappelle, «  _la vie de Jane Austen a commencé dans l'une des périodes les
    plus turbulentes de l'histoire du monde – elle avait six mois quand la guerre
    d'indépendance américaine éclata, treize ans à la prise de la Bastille ; les
    conflits entre l'Angleterre et la France persistèrent presque sans
    interruption tout au long de sa vie d'adulte, et elle est morte moins de deux
    ans après la bataille de Waterloo_  », un contexte troublé que le lecteur
    devine entre les lignes de ses récits, mais qui n'en constituent jamais le
    cœur, l'écrivaine préférant écrire sur ce qu'elle connaît.

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