Foin de ces querelles byzantines qui, à l’heure des primevères, nous mènent au pas cadencé d'un randonneur de profession sur les rocades oraisonnaises du Printemps des Poètes. Oui ! la GRÂCE est partout même dans le pas maladroit de ces anatidés blancs comme des cygnes (paix à leurs palmes !). Car ce qui procède de l’oie peut (peut-être) ne pas être (peut-être) un vilain petit canard et promettre la GRÂCE (pas toujours). Quiconque pratiquant le mouvement de l’envol de l’oie sauvage s’élèvera au-dessus de ces tristes débats.

A force de flirter avec le précipice Gérard Arseguel a quitté le Bord de terre un 29 février 2020, avant le confinement et le haro sur le pangolin. Nous commémorons lors du printemps des poètes 2024 le premier anniversaire de cet envol. Interjeta-t-il à l’orée de l’instant suprême « Artagana, pompon, les plumettes » ou bien « Larifla !, s’écria l’enfant »* ? Nul ne sait, les d(i)eux lui siéent.

Rendons GRÂCES à l’éditeur des éditions Mettray, Didier Morin, qui nous permet de célébrer Gérard Arseguel en éditant ses œuvres superbement en 2 volumes avec la complicité de ses enfants ou de Jean-Yves Lacroix (libraire d’anciens, traducteur, et romancier) entre-autres amis choisis, tous très très beaux…

De « Décharges » à « Ce que parler veut dire », en commençant par les premières parutions en revue dès 1957, le premier tome présente aujourd’hui nombre de textes souvent introuvables et formidables : « Une méthode de discours sur la lumière », « À 4 pattes », « Les bleus du Procédé », « Claires Histoires de la Préhistoire », « Messes basses pour Mousba », « L’arrivée sur le littoral ».

En plus de 500 pages, voilà de quoi satisfaire les plus gros appétits poétiques.

*Locutions interjectives employées par la grand-mère paternelle de Gérard Arseguel, « Décharges », Christian Bourgois, 1979 et « L’autre vie », Initiales a 10 ans et autres bonnes nouvelles, 2007.

Œuvres 1957-1987, Gérard Arseguel, Mettray éditions, 30 €.