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Le Clan suspendu

Étienne Guéreau

Denoël

  • Conseillé par
    5 novembre 2014

    Atypique mais pourtant classique, voilà comment on pourrait qualifier le premier roman d’Etienne Guéreau. Si le roman emprunte à la tragédie de Sophocle pour nommer ses personnages et leur glisser des règles de vie, l’histoire de ce clan suspendu n’a finalement pas grand-chose à voir avec Antigone (ne fuyez donc pas, vous qui n’appréciez pas le théâtre classique !). Les références se trouveront plutôt du côté cinématographique, avec le film « Le village » de Night Shyamalan notamment. L’histoire d’un petit groupe d’êtres humains qui s’est retranché dans la forêt et a effectué un retour à la nature, avec comme garde-fou un monstre sanguinaire qui viendrait attaquer tout habitant assez fou pour vouloir s’aventurer hors du village… Ça vous dit quelque chose ?

    Si le roman est de facture classique et que les évènements suivent une logique entendue, j’avoue avoir été bluffée par la construction du récit et par l’aisance d’Etienne Guéreau à mener son intrigue. Les chapitres sont courts, concis, la plume dynamique. On entre de plain-pied dans ce petit clan retranché au beau milieu des arbres et on se passionne vite par leur façon de vivre. Malgré les noms pompeux de ses personnages (Ismène, Hémon, Polynice,etc.) et les étranges coutumes auxquelles ils se livrent (l’occulte salut Letwyn Tahouer), l’histoire reste très accessible et brasse de nombreux sujets. Entre les dérives possibles d’une utopie basée sur le mensonge, les dangers d’une tradition incomprise et le péril que représente une éducation imparfaite, il y a largement de quoi faire réfléchir le lecteur.

    « Le clan suspendu » est un roman oppressant et prenant qui se lit d’une traite. Cette espèce de huis-clos qui s’installe et qui nous place dans le rôle de la jeune héroïne tragique qu’est Ismène n’est pas de tout repos. Si sa jeunesse choque face à la façon dont elle est perçue par certains hommes (n’oublions pas qu’elle n’a que douze ans), force est de constater qu’elle est le seul personnage du roman à se montrer réfléchi, la seule qui n’hésitera pas à confronter son monde face aux aberrations qu’elle découvre. Les personnages secondaires, adultes comme enfants, m’ont tous semblé détestables. Des adultes laxistes qui préfèrent fermer les yeux plutôt que se prendre en main et des enfants qui se laissent manipuler par les délires d’un ado en mal d’attention. Attention, « sa majesté des mouches » n’est pas loin. Si la trame suit une certaine linéarité et que la fin ne nous étonne pas plus que ça, l’auteur mène bien sa barque et lève le voile sur toutes les petites bizarreries rencontrées. Bref, un roman étrange et efficace et un premier roman réussi pour Etienne Guéreau.


  • 24 septembre 2014

    Addictif

    Quel roman étrange… On fait la connaissance d’Ismène et de son clan. Un petit groupe de personnes qui vit dans les arbres, dont l’existence est rythmée par des rituels précis et répétitifs, où Antigone a une importance centrale – chaque membre connait la pièce par cœur, et où tout le monde vit dans la peur d’Anne l’Ogresse. Oui, mais voilà qu’un vent de révolte souffle sur le clan : Hémon, adolescent bien trop sûr de lui entend faire les choses à sa manière. Quitte à provoquer la ruine de son clan.

    On rentre donc dans la vie de ces personnes, on fait leur connaissance, on essaye de comprendre d’où ils viennent, qui ils sont… Paradoxalement, plus on en apprend et plus le mystère s’épaissit. En effet, plus on avance dans l’histoire, plus l’auteur donne des indices sur ce qu’il s’est passé et d’où vient ce clan. Mais juste assez pour que l’on se pose encore plus de questions ! Jusqu’à ce que nous soit dévoilée la genèse de cette organisation. Si certaines choses sont facilement prévisibles, d’autres m’ont totalement prise par surprise, et c’est ça que j’ai aimé. La fin, notamment, qui coule de source quand on y réfléchit et qui pourtant reste étonnante.

    Au niveau des personnages, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont divers et variés. Il y a tout d’abord Ismène, une jeune fille de treize ans qui se découvre et qui en même temps découvre la perfidie du monde qui l’entoure. Elle se pose beaucoup de questions sur ce qui lui arrive, ce qui l’amène à fouiller dans le passé de son clan et à faire des découvertes surprenantes. Et puis, il y a Le Vieux. Celui dont plus personne ne se soucie vraiment, et qui pourtant, est la clef de toute cette histoire. Un personnage intéressant, bien qu’il soit muet et un peu toqué. Hémon, fin manipulateur et orateur, il sait rallier la foule à ses idées et utiliser la terreur pour les maintenir sous sa coupe. Sa psychologie et sa personnalité sont très intéressantes et bien développées. Il y a beaucoup d’autres personnages, certains dont je ne peux pas vous parler sans tout dévoiler de l’histoire, mais ce sont ces trois-là qui m’ont le plus marquée.

    En conclusion, un livre que j’ai beaucoup apprécié. L’histoire est originale et prenante. Les personnages sont intéressants à suivre. L’ensemble est très addictif !


  • Conseillé par (Libraire)
    23 septembre 2014

    En ouvrant ces pages vous serez projeté à plusieurs mètres d'altitude dans un village niché au creux des arbres.
    Préparez-vous pour le voyage mais prenez garde à ne pas tomber, sinon...
    Étonnant, parfois dérangeant...