Librairie l'Arbousier : 20 ans d'échanges et de rencontres, en librairie à Oraison et sur internet quand vous voulez où vous voulez.

Soyez informés, abonnez-vous à la newsletter au bas de cette page ou consultez notre page Facebook.

Plus d'informations ? Contactez-nous au 04.92.78.61.08 ou par mail : librairielarbousier@orange.fr

 

De deux chosses l'une

Christine Détrez

Chèvre feuille étoilée

  • Conseillé par
    2 janvier 2011

    Dommage que le titre en dise trop, et m'est apparu, au fil des pages, ce qu'a dévoilé la fin du roman.
    Une réalité crue, comme les mots de Jeanne pour décrire l'arrivée de ses règles, qui la propulse au rang de femme : difficile pour elle de quitter son corps de petite fille.
    Une relation malsaine avec Hector, le frère de Jeanne, faite de domination et de secret.
    De jolies pages sur les luciolles, même si je ne suis pas fan. Mais une description des beauté de la nature trop en contraste avec ce que vit Jeanne. Un contraste trop violent pour moi.
    L'image que je retiendrai :
    Le geste final de Jeanne, ne pouvant exprimer autrement sa douleur.


  • Conseillé par
    19 novembre 2010

    Un livre troublant et dérangeant. Le moins que l’on puisse dire est que le lecteur est piégé comme dans une toile d’araignée. Jeanne raconte leur histoire. Mais quelle Jeanne ? Jeanne qui est heureuse ou Jeanne qui souffre en silence. Chut, il ne faut pas réveiller le démon qui dort. Pas vu, pas pris ? Non, ici la souris est vue et prise. Deux adolescentes puis deux femmes unies. A la vie, à la mort ? Presque. Les mots virevoltent sur de grandes envolées poétiques. Comptines d’enfance doucereuses qui viennent naturellement dans le récit. Jeanne parle de son mari, de son enfant. Mais quelle Jeanne ? La tête tourne. Normal me direz-vous. La danse est menée tambour battant, le cœur s’affole. Fantasmes, désirs sont conviés dans la réalité. Mais surtout, il y a l’envie, la jalousie et les blessures béantes. On croit se perdre dans cet enchevêtrement alors que le puzzle se dessine. Des fragments d’indices, des éclaircies. On croit détenir une vérité et le secret nous éclate en pleine figure à la fin. Odieux et terrible. Pire qu’une claque.

    L’écriture accroche, ribambelle de mots qui jouent et dansent. Mais, j’ai été mal à l’aise après cette lecture et ce sentiment a perduré. Avec l’impression d’avoir été prise dans un piège …


  • Conseillé par
    18 octobre 2010

    Original

    Ce roman m’a bousculée plus d’une fois au cours de ma lecture. M’interrogeant si j’étais bien lucide, si j’étais bien dans le sillage de l’auteur, et si et si…

    Puis les : “ pourquoi” pointèrent leur nez : pourquoi la petite Jeanne ceci, et pourquoi le frère de Jeanne l’amie de Jeanne s’accapare de son corps, pourquoi personne ne comprend rien au point que même le lecteur doute de ses capacités à élucider cette histoire d’amies au même prénom.

    Plus d’une fois, j’ai tenté de savoir si c’était vraiment la Jeanne épanouie qui narrait ou si c’était l’autre Jeanne en souffrance.

    Un vrai labyrinthe dans la psychologie de ces deux personnages se mirant dans un même miroir, des coins d’ombre à scruter, des rayons de lumière à nous éblouir pour mieux nous aveugler tout à fait.

    La construction m’a fait penser à un château de cartes. Les fondations posées, l’édifice petit à petit s’érige se fragilisant de plus en plus au cours de son élévation. On ressent au cœur de cette histoire la faille dans laquelle l’auteur tente de nous engouffrer, on résiste et persiste à rester sur le droit chemin, tenant le fil d’Ariane fermement. En vain, la dernière carte à poser pour ne pas dire à abattre, et tout s’écroule dans un fatras d’émotions intenses. Une seule carte et tout s’éclaire malgré l’édifice à terre.

    A lire ce roman c’est comme gravir une montagne, besoin de faire des haltes, reprendre haleine tout en contemplant le paysage, une pause durant laquelle on médite notre cheminement puis on continue vaillamment l’ascension. Le sommet n’est plus très loin, on ressent déjà qu’il nous réserve une surprise. Dans les entrelacs de notre chemin parcouru se devine une fin inattendue, surprenante. L’arrivée est éminente, nous accueille dans la splendeur du panorama : le vrai coup de maître !

    Il n’est pas de mise de vous raconter l’histoire au risque de vous gâcher le plaisir du suspense, il est préférable de vous laisser admirer le jeu dans toute sa finesse et sa grandeur et vous serez tout comme moi éberlués par cette talentueuse construction originale et cette histoire remarquablement bien menée sans jamais faiblir.

    Un roman comme je les aime, rare dans leur conception, intriguant par leur jeu de cache-cache, puissant par leur chute, inoubliable par cette intense émotion qui nous chavire même le livre terminé.

    Je suis restée plusieurs heures étrangement bizarre après la fin, ce livre m’a fait le même effet que le roman sublime ‘tout contre” de Florence Gros, pourtant d’un genre différent mais tous deux m’ont littéralement bluffée me donnant la folle envie de reprendre le livre au début… j’adore ce genre de roman atypique, unique, magique, complètement déboussolant, nous prenant dans cette folle danse, tout chavire, emporté dans un kaléidoscope, quand la dernière page arrive, la magie opère tout devient clair, net et le film se rembobine à toute vitesse !

    un seul mot pour conclure : Sublime !

    J’ai omis de vous parler de sa plume, tout à fait magnifique, j’aime cette légèreté poétique mine de rien qui se faufile dans les pages, ces ambiances si bien définies, alors que la tension et le malaise montent crescendo, d’un coup nous offre une ouverture sur un coin plus paisible… et chantonner les petites comptines qui s’effeuillent au fil des chapitres, en plus je les ai toutes chantées, car ce sont des classiques que tout le monde a chanté un jour ou l’autre enfant ou à ses enfants, voire ses petits-enfants… (Dans sa maison un grand cerf regardait par la fenêtre, un lapin venir à lui, et toquer ainsi. Cerf, Cerf, ouvre-moi, ou le chasseur me tuera, lapin, lapin entre et viens, me serrer la main…)