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Florence R.

Éditions Gallmeister

22,50
Conseillé par (Libraire)
26 avril 2022

Une enquête serrée

Chris Offutt de retour sur les terres du Kentucky, son lieu de prédilection après l'excellent ” Nuits Appalaches" ou encore les géniales nouvelles ”Sortis des bois”. Un style au cordeau, sans effet de manche, on est immédiatement embarqué dans l'histoire. Une enquête pas si simple dans un coin de taiseux où l'on se débrouille comme on peut. Trocs et petits arrangements sont légions et si ça coince, rien de tel que cette bonne vieille loi du Talion. Le héros, Mick Hardin, ne nous déçoit pas, il a tous les attributs du type écorché mais droit. Les autres personnages ne sont pas en reste dont Linda, la sœur de Mick Hardin et non moins première femme shérif du comté (autant dire que ce n'est pas une mince affaire dans un milieu un poil misogyne).
Concis, bien construit, on ne s'ennuie pas une seconde, on en redemande même - et ça tombe bien, car on devrait voir reluire notre héros dans une autre enquête, à suivre !

Sonatine éditions

21,00
Conseillé par (Libraire)
24 avril 2022

Born to loose

Le ton est donné dès les premières pages, ce sera gentiment la loose. Du journaliste désabusé (et fort drôle au demeurant) à l'écrivain à succès un poil à la ramasse, fan d'un groupe moribond des années 60 en passant par le leader cupide et amoral, "The Boy".
Qui mieux que Nick Kent pour raconter l'envers du décor ? Et là, il s'en donne franchement à cœur joie avec cette bande de bras cassés où bêtise et cupidité sont légions. La plume est tranchante, le verbe fleuri, les saillies poilantes. "The Unstable Boys" ou comment ne jamais tomber dans l'idolâtrie au risque de se faire plumer !

Albin Michel

22,90
Conseillé par (Libraire)
21 avril 2022

Un roman d'apprentissage contemplatif

August, jeune garçon solitaire, épris de grands espaces, de nature et de pêche, vit au rythme de la ferme familiale, dans le Michigan. Jusqu’au jour où ses parents, Bonnie et Dar divorcent, August suit alors sa mère partie s’installer dans le Montana. De ces années d’adolescence, August en sortira grandi, il va se forger son propre caractère, loin des idéaux de ses parents. Pour autant, il n’y aura jamais d’éclats dans leur relation, Bonnie et Dar œuvrant pour le bien-être dans leur fils. De ce point de vue-là, leur relation est très intéressante, notamment dans la construction d’August, qui réussira à s’affranchir du poids paternel, puis maternel. L’image de fin est d’ailleurs des plus évocatrices…
Un beau roman d’apprentissage, contemplatif, par sa lenteur assumée et son amour des grands espaces.

23,90
Conseillé par (Libraire)
20 avril 2022

En colère

Gaia est une jeune adolescente à part, d’une grande maturité - presque trop. Elle nous raconte sa vie, sa mère, Antonia Colombo, pilier du foyer familial, d’une droiture exemplaire et d’une exigence sans failles. C’est elle le Pater familias, son mari est infirme à la suite d’un accident du travail, le fils ainé est très vite mis au ban, sur injonction d’Antonia elle-même. Quant aux frères jumeaux, ils devront suivre sans trop s’appesantir sur leur sort.
Gaia fait état de ce quotidien précaire, miné par les vicissitudes de la vie. Elle tâche de filer droit, en suivant les préceptes de sa mère, à savoir ne compter que sur elle. Elle affronte les tourments de l’adolescence, faite d’amitiés fortes et bouleversées, de déconvenues amoureuses et d’un manque d’estime d’elle-même ravageuse. Progressivement toutes ces frustrations se muent en colère. La colère de Gaia est terrible, elle est tapie là en elle, prête à bondir dès que le besoin se fait sentir. Elle se méprise alors et ce sentiment ne fait que s’enkyster. Parviendra-t-elle seulement à dompter cette souffrance voire à s’en affranchir ?
La colère irrigue ce roman, une colère noire, brutale, violente et à certain égard nécessaire. Un roman qui émeut par sa justesse et par ce personnage de Gaia d’une intransigeance et d’une lucidité redoutables.

Petra Rautiainen

Seuil

21,00
Conseillé par (Libraire)
28 mars 2022

Par-delà la fiction

Deux voix, à deux époques distinctes en Laponie, celle d'un jeune soldat qui raconte par le menu son quotidien terrible dans un camp de prisonniers en 1944, et celle de la journaliste Inkeri Lindqvist, venue faire un reportage sur la reconstruction du pays en 1947 pour la version officielle, car elle est surtout là pour comprendre ce qu'il est advenu de son mari disparu pendant la guerre.
Progressivement, les ramifications entre ces deux récits vont se faire.
Dès les premières pages, le malaise nous étreint, l’atmosphère est pesante et la tension palpable. L'écriture quasi journalistique, le style descriptif y sont pour beaucoup. Par-delà la fiction et l'intrigue, Petra Rautiainen met l'accent sur les Sames, peuple autochtone, méprisés et persécutés par les nazis, et qui souffriront encore de préjugés après guerre. Manière de réhabiliter ce peuple par trop méconnu.