Comment perdre une bataille

D’un côté, un plan brillant et une volonté de conquête démoniaque. De l’autre, l’impréparation, une pagaille et une démoralisation chroniques, une conception archaïque de la guerre. C’est ainsi que l’historien Alistair Horne, affranchi de toutes les passions qui affectent les jugements français, analyse les facteurs qui ont conduit au cataclysme de 1940, où la France sombra dans l’une des périodes les plus tragiques de son histoire.

Ce livre, désormais classique, retrace la bataille décisive : le franchissement de la Meuse et la ruée des Panzer allemands vers les ports de la Manche, dont la réussite scella le sort de la France.

En dehors des faits militaires, l’auteur présente les sentiments d’humbles participants pour mieux restituer le climat de cette terrible époque. Il évoque l’exode et la « cinquième colonne ».

Alistair Horne souligne l’effet que cette victoire, d’une ampleur inattendue, produisit sur Hitler. Elle lui inspira une assurance et une foi en sa propre infaillibilité qui devaient le conduire au point de non-retour de Stalingrad.

Né à Londres en 1925, Alistair Horne a servi dans la RAF puis comme capitaine dans les Coldstream Guards. Après des études à Cambridge, il a été durant trois ans le correspondant en Allemagne du Daily Telegraph. Il connaît bien la France. Historien, il a consacré plusieurs études aux conflits franco-allemands, dont Le Siège de Paris et la Commune (1965) et Verdun (1970).