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Le Pain perdu

Edith Brück

Points

  • Conseillé par (Libraire)
    12 mars 2023

    Traité d'espérance

    Le pain perdu, est le livre testament, le dernier rappel avant de quitter le monde, d’une des dernières survivantes de la Shoah qui n’a cessé toute sa vie de se questionner sur la façon de dire l’indicible. Elle y parvient ici en racontant la vie d’une jeune fille qui bascula un jour de 1944, où après tant de privations, de restrictions et d’humiliations, elle devint adulte lorsque deux gendarmes hongrois la jetèrent avec sa famille hors de chez elle pour les entasser dans un train à destination du ghetto voisin tandis que le pain levé attendait une cuisson qui ne vint jamais.
    Si le livre, Le pain perdu, est écrit en italien c’est parce que l’autrice, Edith Bruck, après avoir survécu aux camps grâce à Judit une de ses sœurs, n’a pas pu se réinstaller au pays après la guerre en raison de l’hostilité toujours vivace des hongrois qui voyaient d’un mauvais œil le retour de ces encombrants voisins. Commença alors une période d’errance qui la mena à travers l’Europe et de la France à la Grèce en passant par le nouvel état d’Israël. Portée par l’envie d’écrire, de créer et par une grande soif de liberté, ce n’est que dix ans après la guerre qu’elle s’installera définitivement en Italie auprès de son mari le réalisateur Nelo Risi, frère de Dino.
    Amie de Primo Levi, elle a publié une œuvre en italien consacrée pour l’essentiel à son expérience de la déportation. Scénariste et réalisatrice, elle a aussi raconté dans Le dernier train (Andremo in Città), réalisé par son mari, une variation dramatique de son histoire transposée dans les Balkans dans laquelle une sœur et un frère sont emportés dans un train vers la mort.
    Au-delà du récit des camps et du racisme ordinaire de la Mitteleuropa, ce qui nous marque à la lecture du livre d’Edith Bruck c’est la volonté permanente de se fabriquer un avenir malgré un passé et des présents apocalyptiques. Un livre d’espoir pour les temps modernes.